9 janvier 2017, nous entrons de nouveau en Argentine, 14ème pays de ce Tour du Monde ! Pour être honnêtes, nous redoutons un peu de voyager dans ce pays à cause de la très forte inflation. D’autres voyageurs nous ont prévenu : l’Argentine n’est plus un pays de backpackers… Pourvu qu’on arrive à apprécier malgré tout !
Cherry : on mange !!!
Passer une frontière terrestre n’aura jamais été aussi simple qu’entre Chile Chico et Los Antiguos ! De bon matin, Ricardo nous prend en stop. On s’arrête au poste chilien, un tampon on repart. On s’arrête côté Argentin, un tampon, un coup d’œil à nos petits sacs et « circulez y a rien à voir ». 5 minutes chrono !
Los Antiguos est une petite ville sans grand charme. Mais elle a un atout indéniable : c’est la capitale nationale de la CERISE !!!! Puisque qu’il n’existe qu’un bus pour El Chaltén le soir, il va falloir occuper notre journée. Nos ventres sont irrésistiblement attirés vers les panneaux « cereza » (à ne pas confondre avec « cerveza » …la bière ^^).
Nous passons un très agréable moment chez un des nombreux producteurs de cerises, le Nueva Shepetovka, à l’extérieur de la ville. On se remplit le ventre d’un succulent smoothie à la cerise et d’un gâteau maison puis on se rend dans le verger pour cueillir nous même les cerises que l’on achète. 1,20 € les 500 grammes, autant vous dire qu’on ne se prive pas !
Elles sont très sucrées, un délice…
Rappelons que nous sommes au mois de janvier !
Là-haut, au pied de la Montagne qui Fume
Nico « en rêvait », on l’a fait ! La célèbre randonnée du Mont Fitz Roy !
El Chaltén, point de départ du trek est une petite ville toute mignonne, rdv des amoureux de la nature, de la marche et de l’alpinisme.
Nous ne restons pas dormir ici, nous avons une fenêtre de beau temps pour les 3 jours qui viennent et puis les hébergements sont hors de prix et les campings bondés… Problème : où stocker nos affaires pendant la rando qui va sans doute durer 2-3 jours ? Personne ne veut nous les garder. C’est la 1ère fois que cela nous arrive ! On désespère quand enfin on a une piste… la rumeur court qu’il y aurait un hôtel, el Rancho grande, au bout du village qui accepterait de garder les sacs contre une petite rétribution. Là c’est le gros jackpot : on ne va pas seulement réussir à caser nos sacs, on va aussi profiter ni vu ni connu de la mezzanine de l’hôtel et donc d’internet, des prises, des toilettes et… d’une douche bien chaude ! Ils nous prenaient pour des clients donc personne n’a capté. Et comme on a le goût du risque on a recommencé en revenant de la rando 😊
Après quelques courses, nous démarrons la rando vers midi. Le panneau annonce 8 km jusqu’au camping. Il y a beaucoup de vent au début mais le soleil est de la partie !!! Oh joie ! Oh bonheur ! Ce n’est pas pour casser l’ambiance mais il faut savoir que la rando du Fitz Roy est très prisée. Ne vous attendez pas à être en tête à tête avec la nature… Pour autant beaucoup de touristes ne vont pas jusqu’au bout et font l’aller-retour sur la journée.
Nous apercevons assez vite les pics rocheux du Fitz. Pour la petite histoire chaque aiguille porte le nom d’un homme célèbre. Parmi eux on trouve un français…
Eh oui ! Antoine de Saint Exupéry. Pourquoi ? Parce que l’aviateur a été directeur de la compagnie Aeroposta Argentina et un pionnier des vols postaux en direction de la Patagonie.
Après une traversée dans une forêt, nous débouchons tout à coup sur un mirador et là c’est la claque : le Fitz Roy dans toute sa grandeur.
Nous avons beaucoup de chance de le voir en entier car il est très souvent caché dans les nuages.
Il n’est pas spécialement haut (3 405 mètres) mais quelque chose d’imposant et de majestueux se dégage de lui… C’est un énorme monolithe de granite taillé par les vents violents, la neige et la glace. On pourrait l’admirer des heures durant.
La suite de la rando est plus tranquille. Le Fitz est toujours en ligne de mire.
On approche aussi d’un autre glacier, sur la droite, le Piedras Blancas.
En fin d’après-midi, nous arrivons au camping Poincenot. Visiblement on ne sera pas seuls cette nuit…
La particularité de cette partie du parc national Los Glaciares est que l’entrée et les campings sont totalement gratuits 😲 On salue cet effort qui est à l’exact opposé de la politique du parc du Perito Moreno (prochain article). Ce n’est pas le grand luxe mais on est en pleine nature, dans une forêt à l’abri du vent.
Nico gambade encore un peu vers le coin du glacier Piedras Blancas.
On sympathise avec nos voisins de droite, des belges, et de gauche, des français.
La nuit est courte puisque nous nous levons à 4h pour tenter de grimper les 2 km de montée jusqu’au mirador de la laguna de Los Tres et admirer, on l’espère, le lever de soleil sur le Fitz. On ne perçoit dans la pénombre de la nuit que les lueurs des lampes frontales des marcheurs. Beaucoup nous doublent au pas de course. Vu qu’on est large, on ne va pas se presser pour après mourir de froid en haut…
La luminosité change doucement. La pente est raide mais on est entraîné. Une petite heure de marche plus tard nous atteignons la lagune. Le spectacle va débuter dans quelques minutes… Nous sommes aux premières loges. Le Fitz Roy se réveille timidement dans la lumière de l’aube, nous laissant découvrir la lagune aux eaux calmes.
Puis le show commence. Les lumières rouges et orange sont tout à coup braquées sur lui. C’est magique. Incroyable. Émouvant.
La montagne est cernée de glaciers. En fait, le Fitz se situe sur le champ de glace Sud de Patagonie (Campo de Hielo Sur), un immense glacier de 350 km de long qui n’est rien d’autre que la troisième plus grande calotte glaciaire au monde après l’Antarctique et le Groenland !
Tout le monde est frigorifié. Même avec les sacs de couchage et le soleil on ne parvient pas à se réchauffer.
Au bout d’une heure, il est temps de redescendre. Un petit déj et hop ! On reprend la route !
Et de deux !
Nous enchaînons avec la rando du Cerro Torre. Nous évitons de revenir à El Chaltén en coupant par le sentier des lagunas Madre e Hija. Nous longeons des lacs et nous enfonçons dans des fourrés taillés tout juste pour permettre le passage d’une personne. Les sacs à dos morflent un peu…
Il y a peu de monde sur ce sentier, ça fait du bien !
Après une grande descente nous rejoignons la rando du Cerro Torre et retrouvons les marcheurs qui arrivent d’El Chaltén. Le paysage d’arbres morts sur fond de glacier gigantesque est surprenant.
On perçoit difficilement le Cerro Torre, caché dans les nuages.
Ce soir, nous plantons la tente au camping De Agostini. C’est très sympa car les groupes sont sur un autre terrain, du coup c’est très calme.
Nos voisins sont pour la plupart alpinistes. Il faut savoir que le Cerro Torre a pendant longtemps été considéré comme la montagne la plus difficile à gravir au monde !
Pendant qu’Anaïs repose son genou, Nico part avec nos 3 amis belges pour admirer de plus près le glacier. Le vent frais souffle fort. La piste est très rocailleuse.
A l’arrivée, la vue sur le glacier Torre et la lagune est magnifique.
Le glacier s’apparente à une « coulée », comme s’il y avait eu une éruption non pas de lave mais de glace…
Les arbres du camping coupent très bien du vent, on dort comme des bébés ! Le retour à El Chaltén le lendemain matin se fait tranquillement sous le soleil, ce qui nous donne enfin la chance de voir le Cerro Torre 😀
Nous enchaînons en fin d’aprem avec un bus en direction d’El Calafate (à Los Antiguos nous avions pris un billet combiné Los Antiguos > El Chaltén > El Calafate avec la compagnie Chalten Travel, sacrée réduc !).
Préparez-vous à rencontrer un géant de glace !