Stupeur et tremblements

Prenons le large et pénétrons ensemble sur une île mouvementée et mystérieuse habitée par d’étranges créatures mythiques.

 

Un terramoto* pour Noël

Nous en avons fait du chemin depuis notre dernier Noël à Kandy, au Sri Lanka ! Cette année, nous fêtons le 25 décembre à Ancud sur la petite île de Chiloé, au sud du Chili. Changement de décor radical : exit la jungle, les singes et la chaleur et bonjour l’océan, la pluie et les moules !

Notre auberge de jeunesse à Ancud est un petit bijou. C’est une vieille maison en bois typique d’ici. L’ambiance y est très chaleureuse.

En nous baladant en ville, nous sentons tout de suite que l’atmosphère est différente du continent.

Dans les rues, c’est la frénésie, l’heure des derniers achats de Noël. Les petits stands de légumes, de fromage et de poissons attirent les badauds. Les cerises et les salades sont excellentes et que dire du saumon fraîchement péché… à 6,50 € le kilo, on aurait tord de s’en priver !

Le 24 décembre, ça s’active dans l’auberge. Nous préparons tous ensemble le repas de Noël. Chacun y va de sa petite recette. Et comme il y a des voyageurs des 4 coins du monde, ça promet d’être diversifié ! Le gérant s’occupe de la viande. Son petit secret : injecter du Pisco sour dans le rôti avec une seringue avant de l’enfourner.

Nous passons une super soirée et nous nous régalons. On switch dans les discussions entre français, espagnol et anglais. Le champagne aide bien à l’apprentissage des langues étrangères ! 😄

La soirée se finit entre français autour d’un ping pong et d’un baby foot.

Le lendemain, on prévoit de se faire une matinée tranquille puis de prendre un bus à 13h pour Castro, la capitale de l’île. Comme d’habitude, nous refaisons nos sacs pour le check out quand tout à coup, nous entendons un bruit sourd. Ce n’est pas une illusion : la maison bouge !!!  C’est un tremblement de terre ! Je (Anaïs) prend Nico par le bras. On se regarde, paniqué.  En quelques secondes, le calme revient. Le gérant nous dit que tout va bien. 30 minutes passent. Rien. Nico appelle sa famille pour souhaiter un bon Noël. C’est à ce moment là que retentit dans la ville une sirène. C’est l’alerte tsunami. Il faut laisser sur place nos affaires, ne prendre que les passeports et évacuer sur les hauteurs.

On vous l’avoue, à ce moment là de l’histoire, on n’en menait pas large ! Joyeux Noël !

Nous suivons les infos sur les portables avec les autres voyageurs. D’ailleurs ici tous les portables reçoivent une alerte par message sonore pour informer de l’évacuation d’urgence. On apprend que l’épicentre du séisme se situe au sud de l’île de Chiloé et qu’il était de magnitude 7,6 sur l’échelle de Richter ! 😮 Aucune victime n’est à déplorer, seulement des dégâts sur les routes. Au bout d’1h30, l’alerte est levée, nous pouvons rentrés. On se souviendra longtemps de ce 25 décembre 2016 !

*terramoto : tremblement de terre en espagnol

 

Castro

Remis de nos émotions, nous nous installons dans la petite ville de Castro. Tout le monde parle du tremblement de terre. Il y a 2 must-to-see ici :

Les palafitos, ces maisons sur pilotis en bois, typiques de l’île de Chiloé.

Le quartier de Gamboa que l’on retrouve sur toutes les cartes postales et la petite entreprise de construction de bateaux :

 

L’église haute en couleurs de Saint François de Castro.

L’extérieur détonne et l’intérieur, tout en bois, étonne ! C’est majestueux.

Nous goûtons une spécialité locale : le milcao. Une sorte de boule de purée frite fourrée à la viande. C’est bon au début mais ça devient vite ragoûtant.

On aurait aimé tester le curanto, le plat typique de Chiloé à base de fruits de mer, de viande et de légumes, mais nous n’avons pas trouvé de restos qui nous plaisait.

Le proprio de notre (petite mais conviviale) auberge nous raconte les légendes qui planent sur l’île. Les créatures de la mythologie chilote sont, encore aujourd’hui, craintes ou vénérées par les habitants de l’île. Citons le trauco, un nain des forêts qui attire les femmes et leur fait un enfant (les grossesses non désirées ou subites peuvent ainsi être expliquées… pratique !) ou encore le caleuche, un vaisseau fantôme dernière demeure des gens qui se sont noyés en mer.

 

Les églises de Chiloé

Il faut savoir que l’île de Chiloé est très connue pour ses vieilles églises en bois. Sur les 300 églises et chapelles de l’archipel, 16 sont inscrites au Patrimoine Mondial de L’UNESCO.

Nous partons tôt le lendemain pour essayer d’en visiter quelques unes, direction d’abord Dalcahue. Ce petit village de pêcheurs est très tranquille. Notre Dame de la Douleur trône devant une petite place.

Nous prenons le bac (gratuit pour les piétons) pour rejoindre l’île de Quinchao. Sensation bizarre de se dire que nous sommes au Chili, sur l’île de Chiloé en route vers une île…

Nous tentons le stop mais ça ne fonctionne pas. Heureusement un bus publique passe par là et nous amène à Achao. Pas de bol pour nous l’église Notre Dame de Lorette est fermée le lundi… Dommage parce que l’extérieur laisse présager un bel édifice.

Nous déjeunons du poisson dans un ptit resto pas du tout touristique et super bon et flânons dans le petit marché artisanal. Les vêtements en laine tricotés sont la spécialité de l’île. Un bon gros pull pour notre retour en France en février… c’est tentant !

Côté culinaire, nous découvrons les moules séchées, le poisson et le fromage.

On a mis un petit temps à comprendre que ces ballots étaient en fait des algues appelées cochayuyo  (on dirait de la couenne de porc non ?).

Nous faisons ensuite un saut à Curaco de Velez. Ici pas d’église classée mais beaucoup de maisons aux bardeaux de bois colorés.

Après coup, nous regrettons un peu de ne pas avoir pris de tour organisé pour visiter toutes les églises sur une journée. A vouloir tout faire par soi même on perd parfois trop de temps…

 

Une rando magique

Notre rando dans le parc national de Chiloé est LA bonne surprise du séjour. Une maman voyageuse nous avait conseillé cette rando quand nous étions à Pucon, on a bien fait de l’écouter ! Premièrement nous ne croisons quasiment aucun touriste, deuxièmement nous traversons des paysages surprenants et superbes et troisièmement nous avons du presque beau temps ce qui est rare par ici.

La rando de 12 km passe d’abord par une immense plage vierge. Ça nous rappelle la plage de Karekare en Nouvelle Zélande.

Puis nous passons derrière les dunes au milieu des fleurs, croisons quelques chevaux et moutons sauvages et longeons quelques habitations.

La mer, le sable, les arbres penchés par le vent, la roche : c’est la Nature à l’état brut. On adore.

Il faut s’acquitter d’un petit péage auprès des habitants du coin pour entamer la dernière partie de la rando. La pente est très très raide mais la vue d’en haut sur l’océan est du coup top.

Passage par un semi-tunnel naturel…

Et arrivée sur la plage déserte de Cole Cole, point final de la marche.

Le bord de plage est très bien aménagé avec des emplacements gratuits pour les tentes, des toilettes et même un refuge. Nous sommes absolument seuls à camper, le pied total.

On inaugure notre nouvelle tente importée de France par la maman d’Anaïs.

Le lendemain, après un petit déj frugal devant l’océan (coucou l’otarie !), nous rebroussons chemin. Le temps est maussade, tout de suite c’est moins charmant…

Le temps de reprendre un bus pour Castro et récupérer nos affaires à l’auberge et nous nous dirigeons vers Quellon tout au sud de l’île.

Ce soir, après 5 jours sur la douce Chiloé, nous prenons un bateau à destination de Chaitén. A nous la Patagonie !!!


Les photos de Chiloé, c’est par ici !



4 thoughts on “Stupeur et tremblements

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