Pour arriver et repartir de Bodhgaya, notre dernière étape en Inde, Bouddha nous a mis un peu à l’épreuve. La ville est le lieux saint le plus sacré pour les bouddhistes (équivalent de la Mecque ou du Vatican), donc il se mérite !
En résumé : on arrive en avance à la gare de Varanasi pour prendre notre train. Un premier retard est annoncé, soit. Un quart d’heure avant le nouvel horaire, on se positionne sur le quai 8. On patiente, longtemps… des trains arrivent mais ce n’est jamais le nôtre. D’autres voyageurs sont là aussi mais pas pour le même train. Le stress commence à monter. Il n’y a aucun panneau informatif sur le quai, aucun contrôleur et la voix au micro est tout à fait inaudible. Tout à coup on parvient à déchiffrer Gaya et le chiffre 6. Ni une ni deux, on essaie de remonter les escaliers mais on doit se frayer un chemin dans une véritable marée humaine. Quand on est enfin sur le quai 6, on doit trouver notre wagon, manque de chance on part du mauvais côté. On court dans l’autre sens (on vous rappelle qu’on a nos deux sacs sur nous) et là… c’est la chute ! Anaïs se sent partir en avant mais avec le poids du sac impossible de se rétablir. Deux indiens essaient de la rattraper mais trop tard. Plus de peur que de mal, elle aura juste quelques égratignures. Le train part bien avec nous dedans. Mais c’est pas fini ! Il s’arrête en pleine voie pendant 3h sans qu’on sache pourquoi. Et quand on arrive enfin à Gaya, on ne s’en rend pas compte (rien n’est annoncé il faut deviner), on est tranquille sur l’ordi… Heureusement un homme nous prévient, on saute du train et celui-ci continue sa route. Ouf ! Pour le retour, le train aura 10h de retard sur l’horaire annoncé…
C’est à Bodhgaya que le prince Siddharta Gautama médita pendant 7 semaines sous le Bodhi tree avant d’atteindre l’Eveil, devenant ainsi Bouddha. L’accès au site est gratuit et ouvert à tous. Pas mal d’occidentaux croyants viennent ici en pèlerinage ; nous n’étions finalement qu’une toute petite poignée de touristes. Au centre de ce site trône le Mahabodhi temple qui renferme une très belle statue de Bouddha. Les croyants et les moines déambulent autour du temple en psalmodiant des prières ; certains font le parcours en s’allongeant sur le sol tous les 3-4 pas. La ferveur religieuse est incroyable. Le bouddhisme est une religion/philosophie pacifique, non radicale, tout se fait de manière zen. Certains moines méditent sous de petites tentes moustiquaires, d’autres se prosternent en faisant glisser leurs mains puis leur corps sur des planches de bois.
Pour Anaïs qui s’est intéressé à la vie de Bouddha, voir le Bodhi tree en vrai, ça fait un p’tit quelque chose… On ne peut accéder à son tronc qui est protégé. Les croyants déposent autour des offrandes, principalement des fleurs de lotus, et font des dons d’argent. Nous retournerons sur le site le lendemain matin à 7h pensant y trouver une atmosphère plus calme mais il y a autant de monde et d’effervescence que l’après midi !
Bodhgaya accueille de nombreux monastères, chaque pays bouddhiste a le sien. Certains, comme celui du Bhoutan, sont vraiment superbes.
Pour compléter l’expérience, nous avons la chance de dormir le deuxième soir au Tibetan monastery. On dit chance car il est difficile d’avoir une place, surtout dans celui-ci, en hiver, période où les pèlerins sont les plus nombreux. C’est dans ce monastère que loge le Dalaï Lama lors de sa visite annuelle. Il ne faut pas s’attendre à beaucoup de confort mais l’atmosphère vaut le détour. Anaïs se fait une amie nonne qui l’invite dans son monastère dans la région du Sikkim.
Notre voyage en Inde touche maintenant à sa fin… Il est difficile de réaliser que dans quelques heures nous serons dans un avion, non pas pour retourner en France mais pour découvrir un nouveau pays. On est heureux. L’aventure continue !
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