Nous arrivons à Osaka, dernière grande étape de notre périple japonais. Cette grande ville, étonnamment très occidentale, nous séduit un peu moins mais elle constitue une bonne base pour partir à la découverte du mont Koya (Koyasan).
Au royaume des Starbucks
Oui, parce qu’à Osaka, du moins dans le quartier de Namba, l’enseigne verte est partout ! Cela annonce un peu la couleur : Osaka est moins traditionnelle que les autres grandes villes. Il paraît que la ville cherche à se démarquer de sa rivale, la grande Tokyo. Plusieurs petites choses nous interpellent : les piétons passent plus facilement au rouge (pas bien !), nous nous sommes fait bousculer dans la foule (une première !) et nous avons vu des détritus par terre. Un petit air d’Europe…
Nous visitons un peu le quartier où nous logeons, Namba. En fait nous sommes surtout à la recherche de vêtements d’hiver pour la Nouvelle Zélande mais nous faisons chou blanc… Les galeries couvertes regorgent de magasins, de jeux d’arcades et de restaurants. Nous nous laissons tenter par un restaurant de poissons et de sushis (le dernier du Japon, ils ont du fermer boutique tellement on s’est empiffré !).
La dernière nuit nous inaugurons un nouveau type d’hébergement : le capsule hôtel. Le principe : faire dormir une trentaine de personnes dans un espace très réduit. Si vous avez envie de vous prendre pour un astronaute en route pour la lune c’est le bon endroit ! Ils sont surtout utilisés par les salary men en voyage d’affaires ou par les voyageurs en transit. Chacun dispose de sa capsule avec télé, radio, serviette, kimono. Hommes et femmes sont séparés. C’est petit mais pour autant on ne se sent pas trop à l’étroit. Après il faut composer avec le bruit des allers et venues des autres voyageurs… Nous ne passons pas une très bonne nuit mais ne regrettons pas l’expérience.
Une soirée mémorable
Pour nous rendre au Mont Koya depuis Osaka, nous multiplions les moyens de transport : 2 trains suivi d’un funiculaire hyper flippant puis un bus et un peu de marche. Nous avons pris un pass (assez cher) qui nous permet de payer tout d’un coup, l’aller et retour.
Le mont Koya regroupe 123 temples bouddhistes. C’est un lieu sacré entouré d’un écrin de verdure, un endroit chargé de spiritualité. C’est le moine Kukai qui sema ici, vers 816, la graine du bouddhisme ou plus précisément du Shingon (bouddhisme simplifié).
Nous arrivons devant les portes du temple Jimyo In, excités. Nous avions réservé une chambre en ligne en faisant exploser littéralement notre budget hébergement. Cette nuitée, en pension complète, reste, pour l’instant, la plus chère de notre Tour du Monde (170 €) !
Nous sommes super bien accueilli par un moine qui nous conduit à notre chambre. Les couloirs sont tout en bois, nous longeons un jardin zen. La chambre est très simple, épurée, 100 % japonaise, on adore ! Nous savourons un thé bien chaud en regardant le jardin depuis la fenêtre. Cet endroit risque bien de nous plaire.
Nous décidons de nous balader dans le petit village et de manger un petit bol d’udon. Petit puisqu’il est 15h et que les moines servent le dîner à 17h30 ! On avoue on a un peu peur de ce qu’ils vont nous servir à manger alors on achète quelques bananes au cas où…
Le sanctuaire Danjo Garan que nous visitons est plutôt joli avec sa grande pagode orange. C’est désert, peut être est-ce du au fait que la pluie commence à tomber… Nous poussons jusqu’au Daimon, un portail tout en bois et peint.
La pluie s’intensifie. Pendant que nous patientons pour prendre le bus, un jeune japonais vient nous parler. Il est habite ici et est passionné de mathématiques et de voyages. On doit malheureusement le quitter assez vite car l’heure tourne !
A l’heure dite, un moine toque à notre chambre, pousse la petite table du milieu et nous apporte plusieurs plateaux. La nourriture est exclusivement végétarienne. La présentation est soignée, c’est raffiné, digne d’un restaurant gastronomique ! Quant aux saveurs… disons que cela dépend des goûts de chacun ! Anaïs qui est assez difficile est ravie de la grosse portion de riz et de la salade de carotte vinaigrée mais elle est moins convaincue par la salade de feuilles de thé, les champignons et le tofu… Nous avions choisi l’option saké froid en boisson, c’est très bon, pas trop fort mais on a vu un peu grand avec deux petites carafes, la tête tourne !
Pendant que nous allons au sento (bain) vêtu de notre yukata (kimono – robe de chambre), les moines installent nos futons. Après ce bon bain chaud nous nous posons au bord du jardin. C’est dans ces moments de plein bonheur que l’on pense aux gens qu’on aime et surtout à ceux qui nous manquent… Enfin, nous improvisons une petite séance photo avant de vite nous endormir, le sourire aux lèvres, cette soirée était magique.
Un cimetière pour l’éternité
Le matin, le réveil à 6h pique un petit peu les yeux. Nous allons à la prière du matin mais ce n’est en aucun cas obligatoire. L’ambiance est tamisée, seules quelques bougies éclairent l’autel. Il n’y aucune marque de religion apparente. Les rites et les paroles chantées par les deux moines présents sont singuliers et nous n’avons pas les codes pour les déchiffrer. A un moment on nous invite à nous rendre devant l’hôtel pour prendre de la poudre et la jeter dans un gros bol.
Nous rentrons ensuite dans notre chambre où nous attend notre petit déjeuner. Comme la veille les mets sont essentiellement des légumes et du riz. La soupe miso remplace le chocolat chaud.
Ce matin nous nous concentrons sur la visite du cimetière Okunoin, à quelques minutes en bus du temple. Nous nous promenons entre les sépultures et les statues de pierre recouvertes de mousse. L’atmosphère est paisible presque mystique… comme si des êtres surnaturels issues de vieilles légendes peuplaient les lieux.
Notre chemin se termine au mausolée de Kukai. Beaucoup de pèlerins et de croyants prient avec ferveur.
Nous visitons un dernier temple puis avalons un bol de riz avant de reprendre la route avec nos sacs. Nous quittons Koyasan heureux, apaisés avec la sensation d’avoir fait une petite retraite spirituelle profitable…
“ Ne demeure pas dans le passé, ne rêve pas du futur, concentre ton esprit sur le moment présent » Bouddha
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