Le Myanmar c’est terminé, place à son voisin le Laos ! Après un passage de frontières sans problème, nous filons vers le nord du pays en bus. Un trajet qui va s’avérer assez fatiguant.
Le bus laotien : jouons tous ensemble au tetris !
Pour rejoindre Luang Nam tha, nous prenons un bus direct depuis Houay Xai à la frontière qui doit nous mener à destination en 4h environ. C’est là que la partie commence : le bus part dans 10 minutes mais il n’y a plus de place en soute pour nos sacs, qu’à cela ne tienne ils trouveront leur place dans l’allée du bus ! Nous souhaitons entrer dans le bus (normal…) mais impossible ! Des matelas bloquent le chemin. Finalement ils sont déplacés au dessus des sièges, hop 6 places assises en moins ! Il reste 3 places, on escalade tous les paquets et les cages de poules (?!) qui jalonnent l’allée et on peut partir ! Anaïs est malade tout le long du trajet car la route est une succession de virages et il fait super chaud . Les gens s’entassent, certains se retrouvent en dessous des fameux matelas. Un joyeux bordel quoi !
On ne s’éternise pas à Luang Nam tha et Muang Khoua
Luang Nam Tha est une bonne base pour trekker dans les petits villages à la rencontre des ethnies. Nico n’est plus malade mais encore un peu faible et le prix des treks nous rebute, on se contente donc d’un tour en vélo dans les environs. Nous traversons des petits villages. Les habitants vaquent à leurs occupations sans trop nous voir, c’est assez déstabilisant après le Myanmar. Petite anecdote drôle : dans un village, la route est bloquée par une fête. On tente de passer à pied sur le côté mais un vélo gêne le passage. Du coup ce qui devait arriver arriva, Anaïs butte dedans et expédie le vélo et le sac accroché dessus dans une grosse flaque de boue… un touriste arrive alors un poil énervé, Anaïs ne sait plus où se mettre 😃
Nous partons le surlendemain pour Oudom Xai et enchaînons avec un deuxième bus pour Muang Khoua.
Cette petite ville nichée entre les collines est tranquille. Elle est un lieu de passage vers la frontière vietnamienne. Comme partout dans le nord, il est possible de trekker, notamment en passant par l’office du tourisme. Nous, on se contentera d’un petit tour, en passant par le grand pont suspendu qui traverse la Nam Pak. Des écoliers s’amusent à le faire tanguer, on s’accroche aux câbles car on a les pétoches ce qui les fait bien rire…
Au détour de la rivière
Le lendemain, on embarque de bonne heure sur une pirogue motorisée pour descendre la rivière Nam Ou. Nous faisons la connaissance de Mélie, voyageuse au long cours, avec qui nous passerons les 4 prochains jours. Le soleil tarde un peu à apparaitre et les paysages sont un peu monotones au début. Le dernier tronçon est en revanche magnifique. Nous serpentons entre les pics kartiques recouverts de végétation. Tout est paisible, on se sent tout petits…
Nous sommes un peu exaspérés pour ne pas dire peinés par nos compagnons de traverse qui préfèrent rester river sur leur téléphone / tablette / liseuse plutôt que de regarder ces beaux paysages… Ça va ressembler à ça le tourisme dans l’avenir ?
Un petit village au bout du monde
Attention coup de cœur ! Muang Ngoi, petit village composé d’une seule rue principale, est de ces endroits qui invitent au retour aux sources, aux plaisirs simples. La douceur de vivre laotienne… Depuis le balcon de notre bungalow, on admire les hautes falaises, on regarde passer les pirogues de pêcheurs juste en contrebas, on ferme les yeux et on entend les coqs, les bœufs, le clapotis de l’eau… C’est certain il y a de bonnes vibrations ici.
L’endroit est devenu un peu touristique, on trouve de nombreuses guesthouses et restaurants mais ça reste très tranquille. Le matin nous prenons nos habitudes au resto en face de l’embarcadère qui propose un buffet à volonté, croissants, pankakes, fruits, omelettes, tout y passe ! 😊
On décide de randonner le lendemain de peur de fusionner définitivement avec le hamac. Après avoir réglé l’entrée au « péage » (10 000 kips), nous explorons la grotte de Tham Kang, la première d’une longue série dans le pays.
On reprend la marche et 30 minutes plus tard nous arrivons dans le village isolé de Ban Hoy. Quelques touristes sont déjà présents, ça nous refroidit un peu question authenticité… Finalement une fois le groupe parti, nous profiterons de la sérénité du village en déjeunant avec d’autres voyageurs qui eux dorment ici (10000 kips la nuit !). On hésite franchement à faire de même, l’expérience semble enrichissante, ils ont pêché avec les locaux et réparé une route. Ils ont réussi à créer des liens avec la population, ce qui n’est pas évident dans le nord, surtout dans les villages ethniques des montagnes. Mais pour ça il faut du temps 2, 3, 4 jours voire plus… (du coup comprenez la retenue mais l’appareil photo est resté rangé)
Nous repartons en milieu d’après midi et arrivons proche du village de Ba Na après un peu moins d’1h de marche. Aujourd’hui c’est jour de fête ! Le village est rassemblé pour célébrer un mariage. On se joint à Mélie et à deux autres voyageurs qui ont déjà pas mal consommé… Les laotiens sont très fêtards et ils ont une bonne descente. Dans certaines villes comme Vientiane ou Luang Prabang un couvre feu a d’ailleurs été mis en place afin de limiter les excès d’alcool. Nous sommes invités à trinquer également. Bon ils sont à la bière ça va, parce que le Lao Lao, le digestif local, à 16h on n’aurait pas pu ! On ne distingue pas les mariés, deux jeunes de 18 et 23 ans, qui semblent être habillés comme tout le monde. Un petit papi nous prend par la main et nous invite à danser. Tous en cercle, les femmes à l’extérieur du cercle font face aux hommes. Pour la chorégraphie c’est disons très… minimaliste ! Il faut piétiner et faire de petits mouvements de mains. C’est un peu à l’image du peuple laotien : pudique et joyeux !
Comme toutes les bonnes choses ont une fin, nous retournons avec Mélie à Muang Ngoi. Sur le chemin un des laotiens du mariage nous rejoint, il a le béguin pour elle et ne la lâche pas d’une semelle. Il ira jusqu’à attendre devant son bungalow plus tard dans la soirée, du coup nous enfermons Mélie de l’extérieur pour la protéger au cas où.
Nong Khiaw : terminus tout le monde descend !
Nous prenons un dernier bateau pour rejoindre ce grand village. On prend les mêmes et on recommence : bungalow en bord de rivière et hamac ! Mais le cadre nous plaît un peu moins.
La vue depuis le viewpoint est par contre géniale. Elle se mérite puisque la marche d’1h est particulièrement éprouvante mais ça en vaut la peine et ça fait travailler la cardio !
Nico fait une petite promenade photo dans le village et connait quelques jolis moments de d’échange…
Dans le prochain article on vous parle baguette, chocolat chaud, magret de canard et langue française…tout ça en restant au Laos !
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