Le retour à Katmandou signe la fin de nos aventures au Népal. Nous choisissons le quartier tibétain de Bodnath comme dernier point de chute. Comme à chaque fois dans ce pays nous allons être subjugués par l’ambiance qui y règne…
Stupa, gompa et tongba !
On avait adoré dormir au monastère de Benchen à notre arrivée alors on réitère l’expérience. Cette fois on pose nos sacs à dos au monastère de Shechen, le monastère de Mathieu Ricard. On espérait secrètement le croiser mais il n’est présent ici que quelques mois par an…
Les chambres sont classiques et propres. Le petit déjeuner se prend dans le jardin central. Nous sommes en pleine ville et pourtant quelle quiétude !
Nous ne tardons pas à découvrir le point névralgique du quartier : le Stupa de Bodnath. C’est un des plus grands stupa du monde (40 m de hauteur et une centaine de mètres de circonférence).
A toute heure du jour (et même de la nuit), les pèlerins tournent autour du sanctuaire, égrènent d’une main leur Mâlâ (le chapelet bouddhiste à 108 grains) et font tourner les moulins à prière en récitant les mantras.
C’est une atmosphère assez unique et empreinte d’une grande spiritualité. Nous ne sommes pas croyants, pourtant quand nous tournons avec tous ces gens, nous ressentons une grande énergie.
Tout autour du Stupa, les vieilles bâtisses ont peu à peu laissé place aux boutiques de souvenirs et au restaurants.
Mais si on s’éloigne un peu du site en se perdant dans les petites ruelles on retrouve un quartier authentique avec ses marchands de fruits et légumes, ses petites épiceries, ses bouis-bouis.
Le quartier de Bodnath regorge d’une centaine de monastères tibétains appelés gompas. Après l’exil du Dalaï Lama du Tibet en 1959 plus de 10 000 tibétains se sont installés dans la région, les gompas ont été édifiés peu à peu.
Le son des conques, des cymbales, des tambours et des trompettes résonnent dans les ruelles. Les mantras psalmodiés par les moines s’élèvent derrière les murs.
Nous visitons quelques gompas en prenant soin de retirer nos chaussures à l’entrée.
Un matin, nous assistons à la création d’un mandala de sable coloré. La symbolique, très complexe, nous échappe mais nous sommes scotchés devant la minutie dont font preuve les moines. A l’aide de leur Chak pur (petit outil en forme en forme d’entonnoir), ils déposent le sable quasiment grain par grain sur les motifs dessinés. Ce travail de fourmi est voué à être détruit comme offrande à Bouddha pour signifier l’impermanence de toutes choses.
Les soirs, nous prenons nos quartiers dans un petit resto à l’aspect miteux mais où la cuisine tibétaine est très bonne. Pains tibétains, momos, tukpas, laping… mmm…
Nous découvrons la Tongba. Une bière chaude à base de millet que l’on boit avec une paille filtrante. C’est très bon. Bon par contre ça monte assez vite à la tête, on ressort du resto un peu pompette ! 😄
Jour d’élections
Aujourd’hui, dimanche 14 mai, une certaine agitation anime les rues de Bodnath. C’est un grand jour : les Népalais élisent les représentants de leur district et le maire de Katmandou. A cause de la guerre civile, cela faisait 19 ans qu’ils n’avaient pas voté pour des élections locales. Un grand pas donc vers le développement de la nouvelle République fédérale. Un jeune Népalais nous confirme l’importance de cette journée et nous en explique le déroulement.
Les 3 grands partis en place sont le parti communiste, le parti maoïste et le Congrès Népalais mais on voit émerger la naissance de nouveaux petits partis. Un Népalais nous avait expliqué à Pokhara qu’il avait fixé son choix sur le parti communiste car celui-ci a promis la construction de plus de temples.
Les Népalais élisent 6 personnes par district, avec un quota imposé de 40% de femmes ce qui est une grande première dans ce pays reposant sur le « patriarcat ». Aux portes du bureau de vote du quartier, chaque personne montre sa carte d’électeur. On trouve l’ambiance plutôt détendue ; les femmes discutent entre elles, les hommes débattent un peu plus loin. Ici, on peut voter à partir de 18 ans mais il faut en faire la demande. Chaque électeur dépose un papier avec le « tampon » du parti qu’il choisi dans une boîte. Une marque à l’encre est apposée sur un des ongles pour justifier que la personne a voté. Les résultats ne seront pas connus avant quelques semaines. Espérons que ceux-ci renforcent le processus de stabilisation politique et étouffent la corruption qui gangrène le monde politique Népalais…
La fin d’une belle échappée
Vous l’aurez sans doute compris à la lecture de nos articles : le Népal aura été un énorme coup de cœur. Nous avons été profondément touchés par le peuple Népalais, sa gentillesse, son courage, sa culture complexe et millénaire. Nous avons été éblouis par les sommets himalayens. Leur aura n’est pas une légende, il y a bien une énergie singulière et envoûtante tout là-haut.
Nous admirons une dernière fois les sommets enneigés à travers les hublots en se faisant la promesse de revenir…
Ce retour signe la fin de notre année sabbatique (à rallonge). Nous reprendrons bientôt le chemin du boulot mais une chose est sûre : notre exploration du monde ne s’arrête pas là, elle ne fait que commencer 😉
“ Pour chaque fin il y a toujours un nouveau départ ” le Petit Prince
5 thoughts on “Les vrais derniers pas de notre vie nomade”