En 15 mois d’itinérance, nous n’avions pas pris le temps d’essayer un concept qui nous attirait pourtant beaucoup : le workaway (ou HelpX). Avec le Népal, on décide de tenter cette expérience et pour une première, on peut dire que c’est réussi !
Le principe du workaway est d’apporter son aide à des projets locaux, sur la base du volontariat. Parfait pour une immersion dans la culture du pays et des rencontres authentiques ! C’est un échange des plus enrichissants comme nous allons bientôt le découvrir à Nalma, village Gurung des montagnes népalaises qui sera notre maison durant les 15 prochains jours…
Parce que Nalma, ça se mérite !
Aller à Nalma est déjà en soit une petite aventure. Nous partons de Katmandou en bus avec pour seules indications le nom du village, celui de la « ville » la plus proche et le nom de Rabindra, notre hôte là-bas. Autant dire qu’on n’est pas trop sereins mais on croit en notre bon karma ! Le début du trajet ne nous rassure pas : la sortie de Katmandou est juste HORRIBLE. Il n’y a pas de route mais un chemin tout défoncé et poussiéreux. Comme nous sommes au dernier rang, c’est sympa parce qu’on a une session trampoline gratos !
Arrêt pipi et contemplation du paysage et de la flore locale… hum…
6h plus tard, un mal de fesses, un ventre qui gargouille et 6 euros de moins dans les poches, nous arrivons à Besisahar. Nous sommes loin d’être les seuls touristes puisque la ville est le point de départ des randonnées pour les Annapurnas. Après quelques demandes, un local parvient à nous renseigner sur le point de départ du mini bus et appelle même Rabindra pour nous !
Un deuxième périple nous attend alors. C’est simple, à part sur la route de la mort en Bolivie, nous n’avons jamais eu aussi la frousse en bus (enfin surtout Anaïs du côté fenêtre) ! Le chemin est étroit, les virages sont très serrés, la poussière entre par toutes les fenêtres.
Nous montons dans la montagne et traversons des villages isolés. Les femmes travaillent aux champs, d’autres se lavent au seau pendant que les hommes dirigent leurs chars à bœufs. Notre premier aperçu de la campagne népalaise est plus que dépaysant.
La nuit est déjà tombée quand nous arrivons à Nalma. Heureusement la famille de Rabindra est là et nous accueille avec un bon dîner ! Comme le veut la tradition Baba, le père de Rabindra, nous entoure le cou d’une étoffe pour nous souhaiter la bienvenue.
Le projet Nalmaste
C’est Rabindra, jeune homme de 27 ans qui est à l’origine du projet, avec deux autres amis. Il a grandi à Nalma, un petit village perdu dans les contreforts de l’Himalaya, qui va bientôt devenir notre seconde maison. Rabindra a eu la chance de recevoir une bonne éducation. Il a travaillé dur et poursuit actuellement des études de sociologie.
Rabindra, sa famille ainsi que quelques habitants du village ont à cœur de développer la petite école du village, notamment en offrant aux enfants un enseignement complet en anglais, sans attache au gouvernement. Grâce aux bénévoles, plusieurs enfants, les plus pauvres, sont parrainés et ont accès au savoir. Les dons permettent aussi d’agrandir les locaux et de les aménager. Prochainement, une bibliothèque ainsi qu’un petit espace informatique devraient voir le jour.
Le projet Nalmaste, c’est aussi le développement de la permaculture dans le village, une agriculture plus soucieuse de l’environnement, variée, qui s’oppose à nos modèles actuels de monoculture. Tout un art.
Enfin, Rabindra développe également les infrastructures autour de la maison familiale afin d’accueillir les futurs bénévoles.
Une belle initiative donc qu’on vous encourage à soutenir en vous rendant directement sur place pour donner un coup de main. Le projet est visible sur la plateforme Workaway du Népal. Si vous souhaitez les coordonnées de Rabindra, n’hésitez pas à nous envoyer un petit mail 😉
Notre vie à Nalma
Petit tour du propriétaire…
Cette pièce avec des barreaux aux fenêtres n’est pas une cellule de prison, non non c’est notre chambre ! Celle avec la plus belle vue ! Nos colocs (araignées, moustiques, papillons, gecko,…) sont plutôt envahissants une fois la nuit tombée…
Nous sommes juste au dessus des salles de classe de la petite école de Nalma.
Ce petit abris en tôle, c’est la salle de bain et les toilettes communes. Pas d’eau chaude, la stratégie est donc de se laver quand le soleil est au plus haut pour grelotter un peu moins. Pas de papier toilette non plus. Soit on fait à la locale, petit seau d’eau sur les fesses soit on achète du papier toilette au mini mini market du village (2ème option vite validée).
Cette pièce chaleureuse au plafond bas, c’est la pièce commune qui fait office de « cantoche », de salle de jeux, de bibliothèque, de salle de concert.
L’habitation de la famille de Rabindra est dans le pur style des maisons népalaises.
Avant qu’il y ait plus de volontaires, nous mangions sur des nattes, dans la cuisine où Ama et Shanti cuisinent au feu de bois. La suie sur le plafond en est le témoin. Cette pièce est également la chambre d’Ama (« maman ») et de Baba (« papa »). Rabindra dort dans l’autre bâtiment avec sa grand mère. Sa tante habite dans la maison annexe.
Le jardin est pour nous l’occasion de découvrir la permaculture. Baba, Rabindra et les volontaires ont fait un sacré travail de plantation et d’entretien !
Et puis il y a le village, entouré de champs, …
… et surplombé par les montagnes himalayennes…
Par temps clair on aperçoit le Machhapuchhre (6 993 m), le Lamjung Himal (6 983 m), l’Annapurna II et IV (7 937 m et 7 525 m) ou encore le Manaslu (8 163 m).
Ici on cultive surtout le millet et le maïs. Les familles travaillent très dur dans les champs, rien n’est mécanisé.
Il y a l’école bien sûr, le « collège », deux petits « commerces », un dispensaire et un temple.
Notre exploration des alentours est un peu timide au début, mais où que l’on aille, nous sommes chaleureusement accueillis.
Le village se décompose en plusieurs parties, sur plusieurs niveaux. Un soir Anaïs s’aventure au hasard des ruelles et tombe sur une manifestation de danses traditionnelles. Les femmes chantent et dansent en l’honneur d’une future mariée. Elles demandent à Anaïs de danser devant tout le monde et s’amusent bien de sa chorégraphie. Un moment hors du temps quand on y repense…
Et puis il y a les enfants, leurs rires et leur gentillesse nous touche énormément.
Et n’oublions pas la faune locale…
Il était difficile de tout vous raconter dans un seul article… Dans la deuxième partie, on vous emmènera faire cours aux enfants, guider des chèvres et éplucher du maïs. A très vite avec Ama et Baba !
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