Il est de ces lieux qui nous touchent directement au cœur et à l’âme, sans qu’on ne sache forcément expliquer pourquoi. Muang Ngoi au Laos, Bodhgaya en Inde, Koya San au Japon, le lac Pukaki en Nouvelle Zélande, pour ne citer qu’eux, font partie de ces endroits et l’île de Lifou, en Nouvelle Calédonie, s’ajoute maintenant à cette liste…
Une île préservée du tourisme
Sur le ferry qui nous amène sur l’île, nous ne sommes qu’une poignée de touristes. Le gars derrière Anaïs écoute du reggae à fond, une mamie dort à même le sol, les gens se croisent, discutent et rigolent tout le temps. Ça nous met tout de suite dans l’ambiance !
Lifou est une petite île de 1207 km², à 5-6h de bateau de Nouméa. La population est divisée en 3 chefferies comprenant elles-mêmes plusieurs tribus. Les kanaks héritent des terres de leurs ancêtres et cela se perpétue de génération en génération. Il faut donc leur autorisation pour construire ce qui explique qu’il y ait assez peu d’hôtels dans l’île et aucun ressort. Un Hilton devrait peut être voir le jour mais la tribu peut décider à tout moment reprendre ses terres (on espère que c’est ce qui arrivera).
Le peu d’infrastructures prévues pour les touristes sont un ou deux petits hôtels, des cases ou des emplacements camping chez l’habitant, dans une tribu.
Il n’y a quasiment aucun transport en commun sur l’île et les locations voiture coûtent cher. Heureusement le stop fonctionne assez bien mais il faut être patient !
Lifou est également moins connue en France et à l’étranger que ses voisines Ouvéa et l’île des Pins. Elle a pourtant de quoi séduire…
Des paysages de carte postale
A Lifou on en prend plein les mirettes. Notre emplacement de camping pose les bases direct : nous sommes face à l’océan, sur une des plus belles plages de l’île, Luengoni.
La couleur turquoise de l’eau et le blanc du sable font presque mal aux yeux sans les lunettes de soleil !
Notre palme de la plus belle plage de l’île revient cependant à Kiki Beach. Jugez plutôt :
On n’y accède qu’en payant un droit d’entrée au proprio du terrain et en marchant une demi-heure dans la jungle.
Dommage que l’eau soit un peu froide en ce moment (21 degrés), on aimerait barboter plus longtemps !
Bon, malgré son nom cette plage n’est pas nudiste… Nico, remet ton short tout de suite !!!
La baie des tortues et les plages qui la suivent sont également à tomber.
Outre ses superbes plages, Lifou séduit aussi par sa végétation luxuriante et par ses falaises découpées.
Une faune variée
Nous n’avons pas fait de plongée ici mais le snorkelling nous a comblés. Le lieu dit de « L’aquarium » dans la baie de Jinek reste pour le moment une de nos plus belles plongées masque – tuba.
On ne sait plus où regarder, nous sommes cernés par une dizaine d’espèces de poissons différentes !
Les tortues sont visibles à la surface et, avec un peu de chance, en session snorkelling.
Le plus impressionnant reste la rencontre avec les baleines. La Nouvelle Zélande ne nous a pas rassasiés, on en voulait encore ! Quand nous étions sur Lifou (mois de juillet) les baleines commençaient à arriver. Il n’est pas nécessaire de réserver un tour organisé puisqu’on les voit bien… depuis la plage !
On a droit à un festival de sauts et de « claquement de nageoires » ou quand les baleines de Lifou font le show.
Et comme il n’y a pas que les grosses bêbêtes qui comptent on a envie de faire un petit aparté sur les abeilles. Pas très exotique mais ici on peut dire qu’elles sont heureuses. Ludo est un vétérinaire passionné d’apiculture. Il nous montre l’intérieur de ses ruches, nous en explique le fonctionnement et nous fait faire le tour de son jardin pour nous présenter les fleurs qu’affectionnent les abeilles. C’est un monde passionnant ! Pour l’instant la Nouvelle Calédonie est épargnée par un virus qui se développe partout, raison pour laquelle les contrôles phytosanitaires sont rigoureux à l’aéroport. Il n’est par exemple pas possible d’importer un pot de miel depuis la Nouvelle Zélande.
Pour finir, dans la catégorie « bêbête atypique mais qu’elle reste loin de moi », on vous présente l’araignée à tête de mort !
Flippant hein ?? Leurs toiles sont partout, mieux vaut regarder devant quand on marche…
Une flore qui n’est pas en reste
L’intérieur de l’île est très vert. Les cocotiers sont rois sur les plages. L’île produit beaucoup de gousses de vanille. On se laisse attirer par l’odeur et atterrissons chez Joseph, un petit producteur local. Il est adorable. Il nous fait une visite privée pendant 1h30. On en repart avec une dizaine de gousses et, en cadeau, des fruits de la passion et deux cocos.
Le saviez vous ? Spécial vanille.
1. Le mot « vanille » est issu du latin « vagina » qui signifie « gousse, fourreau, étui ».
2. Elle pousse sur une liane qui est en fait une orchidée. Celle-ci est déposée à même le sol (et non dans la terre) à côté d’un tuteur naturel. Elle grimpe naturellement et produit une fleur.
3. Les gousses de vanille sont le produit d’une fécondation artificielle de la fleur faite par la main de l’Homme. Au moyen d’une petite épine, on va faire se rapprocher l’étamine vers le stigmate. Ce procédé a été découvert par un jeune esclave réunionnais de 12 ans, Edmond Albius.
4. Après trempage, les gousses de vanille sèchent au soleil pendant 2 à 6 semaines. Dans certaines productions, elles sont ensuite mises dans des malles pendant 8 mois afin qu’elles développent leur arôme.
5. Les gousses de vanille naturelles sont rares. Elles ne peuvent être fécondées que par une seule espèce d’abeille, les Euglossines, présente en Amérique Centrale.
6. L’Indonésie est devenu le 1er producteur mondial.
7. Outre son utilisation en cuisine, la vanille est très utilisée dans le domaine des cosmétiques et de la parfumerie. On la retrouve, notamment, dans le Shalimar de Guerlain et le Coco de Chanel.
Un peuple attachant
On arrive au gros gros point fort de Lifou : ses habitants sont d’une gentillesse incroyable. Déjà, tout le monde se salue, même en voiture. On y prend goût assez vite.
Le stop nous permet de faire de très belles rencontres. A l’image de John et Jimmy les deux cousins qui nous font un petit cours de socio/politique et qui nous parlent de l’usage du cannabis dans l’île (très répandu, on fume à tout âge mais on n’en parle pas). Ils font un crochet chez un autre cousin qui tient à nous présenter le crabe des cocotiers. Belle bête !
Nous rencontrons aussi un pêcheur d’écrevisses de nuit qui se confronte souvent aux (gourmands) requins ou encore un prêtre qui nous conte les légendes de Lifou. Et on en oublie !
Beauté, convivialité et simplicité : 3 ingrédients qui font de Lifou un vrai Joyau du Pacifique…
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