L’objectif des prochains jours est de longer la côte Est en descendant jusqu’à la pointe Sud de l’île. Nous espérons apercevoir des otaries et des pingouins mais ce n’est pas gagné car nous ne sommes pas dans la meilleure période. Croisons les doigts !
Oamaru la Victorienne
Oamaru est une petite ville toute tranquille. Le centre est une succession de petits magasins, les trottoirs couverts rappellent un peu les villes du Far West. Les maisons de style victorien en pierre blanche d’Oamaru donnent une belle identité à la ville. Bref on s’y plaît bien. Nous enchaînons douche à la piscine, courses et blog à la bibliothèque municipale (wifi gratuit et prises de courant).
On se décide à faire tout de même une visite avant que le soleil ne se couche (17 h 30 !) : les Moeraki boulders. Ce sont des gros rochers qui, en raison de l’érosion et d’une composition bien particulière, sont devenus tout ronds. Posés là, sur la plage, on dirait des billes qu’un géant aurait laissé tomber.
Anaïs prend une belle gamelle en voulant sauter entre deux rochers, heureusement plus de peur que de mal…
Nous tentons de rejoindre le phare pour observer les pingouins mais il fait déjà nuit, il nous est impossible de les observer de si loin.
La péninsule d’Otago
Une fois encore nous dormons près de la mer, au Warrington reserve. Le lendemain matin au réveil, la mission « recherche d’otaries » se solde par un échec. On se console avec le superbe lever de soleil, et en jouant avec un chien qui pourrait rapporter la balle pendant des heures.
Nous arrivons assez tôt dans la ville de Dunedin et entamons la route vers Otago, à la sortie de la ville. Cette péninsule est connue pour accueillir de nombreuses espèces sauvages comme les otaries à fourrure, les lions de mer, les pingouins et les albatros. Ces derniers sont protégés et étudiés au Royal Albatros center. On se contente d’aller aux deux observatoires pour entrapercevoir de loin nos premières otaries tranquillement installés sur des rochers en contrebas !
De retour au van on se rend compte qu’on nous a volé l’étiquette bleue qui spécifiait aux autorités que nous étions bien self contained. Rrrrr…
L’après midi nous faisons une rando sympa au bout de Dick Road (ceux qui connaissent Nico imaginent bien le nombre de blagues qu’il a pu faire…). Après avoir passé deux collines de forme pyramidale, nous atteignons la plage. Outre une otarie morte 🙁 nous voyons des otaries à fourrure (bien vivantes) sur les rochers mais elles sont encore un peu loin…
Pour le coucher de soleil, nous avons la bonne idée d’aller à Sandfly Beach. Nous nous posons à côté d’un gros lion de mer qui se prélasse. Sa vie, à ce moment là, se résume à dormir, se gratter, changer de position et redormir.
De loin nous avions aperçu un pingouin aux yeux jaunes en arrivant et le revoilà qui sort de l’eau ! Il guette, avance d’une patte incertaine, recule… Ce sont des animaux très très craintifs. La seule présence d’un humain un peu trop proche suffit à les effrayer à tel point qu’ils peuvent rester dans l’eau toute la nuit et mourir d’épuisement. Du coup on se fait tout petits, on retient notre souffle… Ça y est ! Il se lance enfin de sa démarche si caractéristique et atteint rapidement les dunes de sable où il passera la nuit. Un beau moment.
Avant de partir nous en voyons un deuxième un peu plus loin. Nous posons nos quartiers dans un camping gratuit au sud de Dunedin, l’Ocean View et nous nous concoctons des burritos. Ça faisait longtemps, c’est trop bon…
Dunedin
Nous ne le savons pas encore mais ce samedi va être très chargé ! Nous commençons la journée par un détour à l’aéroport de Dunedin pour trouver une étiquette self contained. Le loueur ici n’a que des voitures, pas de van donc pas d’étiquette. Ils appellent l’agence de Queenstown qui nous laisse 2 jours pour venir chercher un nouveau sticker, au-delà ils ne se portent pas garant pour une éventuelle amende. On ne veut pas se presser, on laissera un petit mot sur le pare brise dans la nuit pour informer les autorités du souci.
Arrivés dans la grande ville de Dunedin, nous visitons la gare qui est vraiment superbe.
A côté s’est installé le petit marché du samedi. Les produits sont bio, l’atmosphère est familiale, il y a un trio de chanteurs qui met l’ambiance. On adore ! Après avoir lutté 20 bonnes minutes on se laisse tenter par un hamburger 100% vegan et par une crêpe au stand tenu par une famille de français.
On achète des bonnets pour cacher nos cheveux qui réclament une douche pour avoir plus chaud et Nico passe par la case coiffeur et n’en ressort pas ravi (c’est pareil partout dans le monde).
Avant d’aller à la bibliothèque (le blog encore et toujours !), nous visitons la cathédrale Saint Paul et la Première Cathédrale d’Otago. La première mélange de manière étonnante les matériaux anciens et récents et la seconde, plus classique, en bois, est chaleureuse.
On ne relâche pas le rythme, on reprend le van direction Baldwin street. Ce nom ne vous dit sans doute rien, à moins que vous ne connaissiez par cœur le Guiness des records. C’est tout simplement la rue la plus pentue du monde ! 35 % dans sa partie la plus pentue.
Les voitures qui partent du bas prennent bien leur élan et celles qui viennent du haut n’utilisent quasiment pas leur frein.
Ce soir, une petite fête de milieu d’hiver s’organise au centre ville avec feux d’artifice, petits stands de nourriture et concert. Comme pour le marché, l’ambiance est bon enfant, très tranquille. On se pose à un bar pour regarder le deuxième match des All Blacks puis rentrons au même camping que la veille.
Les Catlins
La région des Catlins s’étend de Balclutha à Invercargill. Elle ne fait pas forcément partie du circuit classique de l’île sud mais comme nous sommes à côté autant aller jeter un coup d’œil ! Après avoir passé Kaka point (Nico toujours en forme sur les blagues…), nous nous arrêtons à Nugget point pour faire la promenade jusqu’au phare. Il y règne une ambiance de bout du monde.
A la plage de Cannibale bay, nous voyons deux lions de mer dont un très gros. Il ne faut pas s’approcher à moins de 10 mètres, ils peuvent être hargneux et véloces.
Dans l’après midi nous faisons un petit stop à l’ I site d’Owaka. Les I sites sont des centres d’informations très utiles. On y trouve de nombreuses brochures, une carte du secteur et il y a toujours quelqu’un pour nous conseiller sur les visites et les randos. On nous apprend ce jour là que Cathedral cove est fermée en hiver, nous faisons donc la petite (et boueuse) rando jusqu’au Jacks blowhole, une grande cavité qui laisse entrer l’océan. Les vagues s’écrasent et forment des panaches d’écume.
Purakaunui est la dernière visite de la journée. Le chemin traverse la forêt et mène à une petite cascade. Sympa mais rien d’extraordinaire…
Ce qu’il faut avoir en tête quand on conduit un van c’est que ce n’est pas une voiture. C’est plus grand, moins maniable, plus lourd surtout… Nous allons l’apprendre à nos dépends. Nous arrivons au Waikawa camping, en bord de lac. Il n’y a personne. La nuit est déjà tombée. On se stationne mais on trouve que le terrain est légèrement en pente. Qu’à cela ne tienne ! Allons au bord de l’eau ! Sauf que, dès l’instant où Nico coupe le moteur, on comprend que c’est une très mauvaise idée : c’est de la gadoue ! On redémarre tout de suite mais c’est trop tard, nous sommes embourbés, plus moyen de bouger. On fait plusieurs essais pour se dégager, on va même jusqu’à essayer avec les chaînes neige mais on empire la situation. Seule solution : aller voir un habitant non loin de là. Il appelle un ami à lui et en 2 minutes c’est arrangé, il viendra demain matin. Soupir de soulagement.
On dort tant bien que mal (pour le coup le van n’est vraiment pas d’aplomb) et attendons notre sauveur au réveil. C’est le moment que choisit Nico pour se la jouer Superman et tenter une extraction à la seule force de ses muscles. On vous laisse conclure de vous-même le résultat de cette opération…
Le gars arrive et essaie de tirer le van avec son 4X4, échec, il ne bouge pas d’un cm. Employons les grands moyens, il revient avec un tracteur et cette fois cela fonctionne ! Notre sauveur !
La veille nous parlions d’aller à Curio bay très tôt le matin pour apercevoir les pingouins mais là c’est compromis. Nous admirons quand même la forêt pétrifiée. C’est assez fou de se dire que ces arbres, pris dans la boue volcanique ont plus de 180 millions d’années !
Nous nous promenons dans la forêt juste en face, peuplée entre autres par les wheki, arbres que l’on retrouve dans beaucoup de forêts de Nouvelle Zélande. Les oiseaux nous offrent un magnifique concert.
Au bout du bout
La route pour y arriver est longue et cahoteuse mais ça vaut le coup d’œil ! Slope point est le point le plus au sud de l’île sud. C’est simple, nous n’avons jamais été aussi proche de l’Antarctique.
Ici les éléments se déchaînent. Les vagues sont énormes et les arbres sont littéralement couchés par le vent.
Nous passons l’après midi dans la petite ville d’Invercargill pour faire nos courses et prendre une douche (1$ une affaire !). La ville n’est pas très jolie, surtout avec ce temps maussade, elle nous apparait comme un peu plus pauvre et moins moderne. On trace donc notre route jusqu’au camping de Monkey Island, petite île vénérée par les Maoris.
Il nous faut maintenant remonter la côte ouest. Dans le prochain article nous partirons à la découverte des Fjords et nous trinquerons par 0 degrés !