Amérique du Sud : nous voilà !

Et notre porte d’entrée pour ce continent est… le Pérou ! Un pays qui fait fantasmer Anaïs depuis toute jeune (aaahhh le fameux Machu Picchu…). Nous comptons prendre notre temps ici, il y tant à découvrir, et ça commence par Lima, la capitale.

Klaxon city

Première réflexion en sortant de l’aéroport et en faisant le chemin en taxi jusqu’à l’hôtel : « eh mais on s’est gouré de vol, on est retourné en Inde en fait ! ». La banlieue de Lima n’est pas jojo ; les bâtiments, en brique, sont à moitié terminés, il y a des nids de poule sur la route. Mais surtout, les liméniens sont de vrais tarés au volant ! Le jeu ici c’est de passer en force tout en maintenant la main sur le klaxon. Le règne des queues de poissons. Par contre, ils ne s’énervent pas vraiment. C’est plutôt un jeu, tu forces, soit tu gagnes soit tu perds.

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Notre chambre à l’hôtel Espagna, est atypique à souhait : parquet branlant, tableaux style renaissance, statues, vieux lustre et… des tortues, des perroquets et des paons sur la terrasse !

Nous sommes en plein cœur de la vieille ville qui n’a plus rien à voir avec la périphérie niveau architecture. On découvre tout excités nos premières demeures coloniales avec leurs balcons et leurs murs colorés si typiques.

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En 2 jours, nous n’allons pas pouvoir tout voir. On décide de laisser les musées de côté cette fois et de juste se promener. Beaucoup de nos repères sont chamboulés (langue, cuisine, monnaie) mais c’est ça qu’on aime en Tour du monde, la découverte renouvelée 😊

Nous logeons juste à côté de la basilique Saint François d’Assise où des centaines de pigeons ont élu domicile.

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A quelques pas de là, après avoir passé la maison de la littérature (qu’on a adoré pour… ses toilettes gratuites !^^) et longé le palais du gouvernement, nous débouchons sur la Plaza de Armas.

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Il faut savoir qu’au Pérou toute ville qui se respecte, aussi petite soit-elle, a sa place des armées. Celle de Lima est très grande et plutôt bien entourée avec sa cathédrale, son palais gouvernemental, municipal et son palais arzobispal.

La police touristique est là et veille au grain. Mais bon, ça n’effraie pas trop les rabatteurs !

Il est agréable de se promener dans les rues piétonnes. Les églises foisonnent et attirent les croyants (très nombreux !). La religion tient une grande place dans la vie des péruviens. On remarque que la plupart fait le signe de croix en passant devant une église ou une statue religieuse.

Pour aller à Miraflores, le quartier bobo de la ville, nous empruntons le bus metropolitano. Bien pratique puisqu’il roule sur une voie réservée !

Nous n’allons pas à Miraflores par hasard ! Nico a repéré 2-3 boutiques d’équipement de camping dans le coin. Nous comptons randonner dans le pays, il nous faut donc racheter chaussures, tente et sacs de couchage. Nous parvenons à trouver ces derniers chez Tatoo adventure. Pour le reste c’est l’échec, pas la taille, trop lourd, plus le modèle…

Ce jour là nous avons vu une chose exceptionnelle qui s’appelle… le soleil ! Il faut savoir qu’à cette période de l’année, la capitale est recouverte d’une brume humide appelée garúa. Un peu tristounet…

Ce que nous préférons à Lima c’est MANGER ! Toute une nouvelle palette de saveurs s’offrent à nous. Bon, on comprend assez vite que les patates, le riz et le poulet seront la base de notre alimentation sur le continent. On retrouve les jus de fruits frais et les marchés typiques comme en Asie. Trop happy 😊

Pour la petite anecdote (sachant qu’aucun de nous ne parle espagnol), Nico fait une bonne pioche un midi en commandant au hasard un plat de… tripes ! Les churros au dulce de leche, une spécialité de Lima, lui feront vite oublier cette mésaventure.

En Amérique du sud, nous allons surtout nous déplacer en bus. On ne sait pas à quoi s’attendre niveau confort mais on se dit que ça ne sera jamais pire qu’en Inde. Et on a raison !  😀 Notre premier  trajet Lima – Huaraz de 10h se passe plutôt bien.

 

On vit à 3 000 mètres d’altitude

Nous arrivons à 6h du mat à Huaraz, situé à 3 050 m d’altitude au nord de Lima, dans la Cordillère des Andes. Pas très frais (enfin si, il faut réenfiler les doudounes !), on ne se pose pas trop de questions et partons à pied à la recherche d’un bon lit douillet. On apprendra plus tard que le quartier à cette heure était un peu craignos…

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Nous allons resté à Huaraz du 4 au 16 septembre, randos inclues. Pendant cette longue période, nous avons la chance de loger dans ce qui sera une sorte de « deuxième » maison à l’autre bout du monde, la Caroline Lodging. Nous avons une chambre dans l’annexe, au calme, tout en profitant de la bonne ambiance dans la cuisine commune. Tout le monde est super sympa, il y a beaucoup de français. On s’échange tous nos bons plans randos et nos impressions quand on en revient.

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La ville de Huaraz, entourée de belle montagnes enneigées, nous séduit. Côté architecture on repassera, la ville a subi un gros tremblement de terre en 1970 (70 000 morts !) et sa reconstruction a été un peu anarchique. Par contre on adore l’ambiance « petite ville où on prend vite ses repères ».

Nous mangeons tous les midis (almuerzo en espagnol) au marché central. Pour la modique somme de 5 soles (1,36 €), on nous sert une soupe, un plat version familial et un refresco (boisson fruitée). Même Nico a du mal de finir son plat, c’est dire…

Nous y faisons aussi nos courses (pain, œufs, fromage) mais préférons le marché à côté du stade pour les fruits et légumes. Le prix défie toute concurrence. Tenez-vous bien, pour 6 belles tomates, un gros concombre, 1 oignon rouge, 2 avocats et 4 citrons verts nous a en avons pour 4 soles 50 soit 1,20 € !!!

Il va falloir nous habituer mais les rayons boucheries des marchés péruviens sont particulièrement beurk… On ne sait pas ce qui est le pire : l’odeur ou la vue.

Transition carnivore : nous avons vu dans la rue une marchande de… cochons d’inde (appelés « cuy » ici) ! Les pauvres bêtes sont prisonnières d’un filet et attendent le client qui les fera rôtir… Pas sûr qu’on goûte…

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Le terrible soroche

Vivre à 3 000 mètres ce n’est pas rien. Imaginez, la plupart des stations de ski françaises dépassent à peine cette altitude ! Les premiers jours quelques symptômes du soroche ou « mal des montagnes » font leur apparition. Nous sommes très essoufflés, le moindre escalier s’apparente à une ascension d’alpinisme. Nous avons également mal à la tête, moins d’appétit et sommes un peu dérangés au niveau du ventre (pas de détails…). Ces mécanismes apparaissent pour compenser la réduction en oxygène.

Le mal des montagnes peut être très grave et conduire à la mort. Nous ne sommes pas tous égaux, certains pourront monter sans problème à 4 800 m quand d’autres seront au bout de leur vie. On ne prend donc pas ça à la légère. Pendant 3 jours nous nous acclimatons doucement en marchant et en buvant beaucoup d’eau et de maté de coca pour Nico. La feuille de coca, qui est mâchée ou bue par les andins depuis 5 000 ans, aurait pour effet de réduire la sensation de faim, d’augmenter la résistance physique et de justement réduire le soroche. Pour info, c’est de cette plante que l’on extrait la cocaïne.

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Les ruines de Wilcahuain

Notre première marche d’acclimatation consiste à nous rendre aux ruines de Wilcahuain à 7,8 km de l’hôtel. On grimpe jusque 3 400 mètres, c’est un bon petit début ! On apprécie de s’extirper du tumulte de la ville et de traverser nos tous premiers villages.

Seul problème : les chiens ici ne sont pas particulièrement accueillants. On se fait grogner dessus, parfois de manière très insistante. Anaïs est tétanisée. Depuis la Birmanie, sa phobie des chiens méchants ne l’a pas quittée… Heureusement Nico et ses supers bâtons de marche décathlon sont là et combattent le mal (enfin en vrai il tend le bâton et on passe très très vite) !

Les ruines, se présentent sous la forme d’une pyramide à 3 étages. Elle a été édifiée par la civilisation Wari (Xème siècle). On peut entrer à l’intérieur.

C’est sympa mais pas grandiose. On repart en collectivo (petit van collectif qui va devenir notre moyen de transport favori) cette fois et sommes à Huaraz en 15 minutes.

 

La laguna Wilcacocha

Next step : monter à 3 700 mètres. Après avoir pris un collectivo, nous entamons la montée jusqu’au lac. 600 mètres de dénivelé positif, il fait hyper chaud et il y a peu d’ombre. Les villages et les champs que nous traversons sont typiques à souhait. Nous sommes ici dans la Cordillère Noire.

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Par contre, pas facile pour Nico de prendre des portraits en demandant l’accord aux habitants. Ils réclament direct la « propina » c’est-à-dire la petite pièce…

Arrivés en haut après 1h50 de grimpette, nous admirons le petit lac entouré de moutons et d’ânes et surtout les montagnes de la Cordillère Blanche. Ouah ! Trop beau !

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Nous sommes vite rejoint par Sonia et David, deux parisiens super sympas en vacances en Pérou qui auront l’immense gentillesse de ramener 3-4 de nos affaires à Paname, histoire de nous alléger. Encore merci à eux !

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Nous prenons notre temps dans la redescente et continuons d’admirer le paysage qui nous fait face maintenant.

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Nico ressent un léger mal de crâne qui passe au fur et à mesure qu’on descend.

 

Au bout de notre vie à la laguna 69

On se sent bien en jambes et décidons d’entreprendre le lendemain le trek de la laguna 69 (chaque lac/lagune porte un numéro, celui-ci c’est 69 tout simplement ptits coquins…). Quand on lit le Routard le trek a l’air plutôt simple… En fait cette journée aura été l’une des plus épuisantes de notre Tour du monde.

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1ère difficulté : se lever à 5h pour prendre le taxi à 5h30. On fait le tour des hôtels pour ramasser tout le monde.

2ème difficulté : on se tape 3h de route dont une bonne partie sur un chemin poussiéreux cabossé.

Après s’être acquitté de la taxe d’entrée au parc de Huascaran (130 soles à deux pour 21 jours, on a déjà le trek de Santa Cruz dans le viseur), le van fait une courte halte au bord de la lagune de Llanganuco. Ce bleu turquoise avec les montagnes en fond c’est incroyable.

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A l’arrivée au parking, nous enlevons quelques affaires chaudes histoire d’être plus à l’aise puis on se rend compte que tout le groupe est déjà parti. Le « guide », qui est là en cas de pépin plus que pour guider, nous presse. Mauvais départ 😕

Le début de la rando est plutôt sympa, dans la vallée (mais déjà à 3 900 m…), plat puis faux-plat montant.

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La montée se fait ensuite de plus en plus dure. C’est là qu’arrive la 3ème difficulté, et pas des moindres : monter deux pentes bien raides à plus de 4 000 mètres d’altitude. Pour la première pente, on y va tranquille mais pas trop quand même car on est toujours en queue de peloton. On a faim, la pause banane devient obligatoire. On arrive au premier lac déjà un peu crevé .

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2-3 snacks plus tard, nous attaquons la seconde montée que l’on trouve clairement plus raide que la première. On souffre. Les jambes sont lourdes, on respire difficilement, on sent notre cœur qui fait de gros boum boum dans la poitrine.

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Un pas après l’autre, à la vitesse d’une vieille tortue fatiguée, nous avançons malgré tout et parvenons, après 3h de marche et 725 m de dénivelé positif, à atteindre la lagune à 4 625 mètres d’altitude. Quel soulagement !

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Le lac bleu turquoise qui s’étend au pied des montagnes enneigées et des glaciers est somptueux. On doit presque se frotter les yeux pour être sûr que ce que l’on voit est bien réel.

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Malheureusement, Nico a rapidement très très mal à la tête, le soroche ne l’a pas épargné. Il lui est difficile d’avaler quelque chose et même prendre des photos s’avère épuisant. Nous n’avons pas le choix : il faut redescendre et vite. Nous n’aurons profité que 30 minutes de la vue là-haut, dommage…

La redescente est plus simple, nous mettons moins de temps qu’à l’aller mais Nico souffre toujours.

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Arrivé dans le van, il s’écroule de fatigue. Le doliprane donné par une voyageuse fait un peu effet. On se retape les 3 h de transport et, comme c’était trop simple, on se fait déposer au centre-ville (et non devant l’hôtel comme c’était prévu) rajoutant ainsi 10 minutes de marche. On rentre lessivés,  demain c’est grasse mat’ !

Malgré cette journée très éprouvante, nous sommes hyper motivés pour entreprendre un trek sur plusieurs jours. C’est une première, alors y parviendrons – nous ? Nico arrivera t-il à supporter l’altitude ? Vous le saurez très vite dans le prochain épisode article…


Les photos de Lima et la région de Huaraz, c’est par ici !



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