A peine remis de nos émotions, nous profitons d’une petite journée de repos et nous apprêtons à embarquer dans un ferry qui fait route vers le nord.
Une journée à Sisimiut : on se reposera plus tard !
Les jambes encore toutes endolories de nos derniers kilomètres sur l’ACT, nous nous motivons à décoller du campement afin de visiter la ville de Sisimiut car le ferry que nous avons réservé pour la baie de Disko, plus au nord, est prévu ce soir !
C’est un sentiment étrange d’avoir été coupés de la civilisation et de s’y plonger de nouveau… avec une perte totale de repère. Sisimiut est une petite ville (la deuxième du pays avec 5571 habitants) qui correspond à l’image que nous nous faisions du Groenland : des petites maisons colorées accrochées à la roche, bordées par un fjord sur fond de montagnes.
Notre estomac nous supplie de lui fournir un petit déjeuner chaud, nous nous mettons donc à la recherche d’un café. Pas facile de comprendre la devanture de certains magasins, mais le Tiggaliorfik devant lequel nous nous arrêtons ne fait pas de doute, un gâteau et un bretzel : nous sommes au bon endroit ! La vitrine est alléchante, les prix beaucoup moins ! Le Groenland n’est décidément pas à la portée de toutes les bourses…
Le ventre est bien rempli, poursuivons la visite…
L’église Bethel, la plus ancienne du Groenland, est facilement reconnaissable avec sa façade bleue. Datant de 1775, sa construction aura coûté à la congrégation groenlandaise 60 barils de graisse de baleine. Elle fait partie du musée de Sisimiut dont nous recommandons la visite pour en apprendre davantage sur la culture Inuit, son mode de vie, son artisanat et ses croyances.
Nous déjeunons au port, remballons notre tente et montons sur les hauteurs de la ville dans un endroit réputé pour être un bon poste d’observation des baleines. Pour ceux qui nous ont suivis lors de notre tour du monde, vous n’êtes pas sans ignorer notre passion pour les cétacés que nous avons eu la chance d’observer en Nouvelle Calédonie, en Polynésie, en Nouvelle Zélande et plus tard à la Réunion.
La chance n’est pas de notre côté ce jour là mais un voisin affirme qu’il en a vu plusieurs pas plus tard que la veille !
Au Nooord c’était les glaçoonnns
Samedi 18 août 2018, fin de journée, l’excitation est à son comble : dans quelques minutes nous allons embarquer à bord d’un navire de l’Arctic Umiaq Line ! De son nom émane un parfum d’aventure ! Les tickets ont été réservés il y a quelques mois. Mieux vaut ne pas rater le départ car il y a à peine un ferry par semaine !! Il fait la liaison entre Qaqortoq au sud et Ilulissat plus au nord.
Nos couchettes nous apparaissent comme un lit digne d’un ***. Nous partageons l’espace avec un couple en voyage organisé. Ils ne pensaient pas qu’il était possible de voyager au Groenland par ses propres moyens !
L’air sur le pont est vivifiant pour ne pas dire glacial. Nous retrouvons quelques randonneurs de l’ACT dont l’américain qui avait été rapatrié en ville à cause d’une intoxication à un champignon. Il va bien et peut poursuivre son voyage.
L’ambiance est joyeuse, certains passagers trinquent à la bière. On savoure la chance qui est la nôtre d’être tous à bord.
Le navire sonne le départ, le drapeau rouge et blanc flotte à la proue, la terre s’éloigne sur fond de coucher de soleil. La température chute, il est temps de rentrer !
Après une bonne douche chaude dans la salle de bain commune, nous sombrons dans les bras de Morphée. J’ai parfois le mal de mer en bateau et craignais donc la nuit à bord mais je dors comme un bébé !
Lors de la réservation nous nous étions fait plaisir en prenant l’option petit-déjeuner, grand bien nous en a pris !
Ce matin, nous avons un rendez-vous important, un de ceux qui marque une vie de voyageur ! Ilulissat, ancrée dans la baie de Disko, est appelée la capitale des Icebergs. Nos yeux scrutent l’horizon dans l’attente de cette rencontre glaciale. Sur le pont, le soleil nous enveloppe d’une couverture chaude. Il faut du temps pour que les minuscules points blancs au loin se transforment en blocs de glace.
A l’approche des icebergs, nous sommes captivés par le spectacle étincelant et pur de ces énormes blocs laiteux. Les nuances de bleu à leur base est hypnotique !
Icebergs trapus, biseautés, érodés, tabulaires… il y en a de toutes les formes et de toutes les tailles.
L’air de Titanic flotte dans nos têtes, nous le confessons 😊
Il est bientôt temps de quitter le bateau qui poursuit sa route vers le Nord. La deuxième partie du voyage commence !
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