Première impression en sortant de l’avion : il fait chaud et très humide. On a à peine fait quelques mètres en dehors de l’aéroport qu’on est trempés !
Le décalage avec l’Inde est frappant. Exit le bruit, les ordures et les vaches et bonjour la plage, les cocotiers et les crabes. On reste 2 jours pleins à Negombo, histoire de se reposer un peu et de recharger nos batteries grâce à l’énergie solaire. C’est une petite bourgade touristique à 40 km de Colombo la capitale où il n’y a pas grand-chose à visiter si ce n’est quelques églises et le marché aux poissons mais l’atmosphère est plaisante et cool.
En route vers le nord
Nous n’avons pas de programme défini pour le Sri Lanka. Nous souhaitions néanmoins commencer par la partie culturelle au nord et terminer par les plages au sud. « L’effort » avant le réconfort 🙂 Pour quitter Negombo, nous prenons le train direction Puttalam puis un bus pour Anuradhapura.
Première confrontation avec les transports locaux…et ça ne nous rassure pas pour la suite ! Le chauffeur doit se croire dans Gran turismo car il roule comme un taré sur une route départementale en doublant tout ce qui bouge y compris les autres bus. Il prend les virages comme s’il était en moto et si quelqu’un se pointe en face il lui fait signe de se pousser à grand renfort de klaxons. Autre particularité : la musique est à fond et des clips musicaux sont diffusés sur une télé à côté du chauffeur. On sert les fesses et on prie pour arriver en un seul morceau. Les locaux eux sont plutôt détendus…
Le triangle culturel
Anuradhapura (à vos souhaits !)
Le Sri Lanka sort le grand jeu direct ! On a adoré cette étape ! Nous logions au Indrani Inn, une petite guesthouse familiale où nous nous sommes sentis comme à la maison. La cuisine y était délicieuse ! Le soir, nous avons eu droit à un petit cours d’histoire en accéléré du pays et du bouddhisme de la part du frère de la gérante. Le pays est sorti de la guerre opposant l’armée de Colombo aux combattants tamouls en 2009 après 30 ans de conflits et près de 100 000 morts. Cette guerre est encore dans tous les esprits, on nous en reparlera souvent.
Nous décidons de visiter d’abord Mihintale, à une dizaine de kilomètres en bus. On fait la rencontre de Julie et de Guillaume qui viennent d’Avignon et qui voyagent avec leurs deux enfants. On se reverra plusieurs fois par la suite. Le Sri Lanka paraît être un pays où il est facile de voyager en famille.
C’est à Minhintale que Mahinda, un disciple de Bouddha, convertit au bouddhisme le roi du Sri Lanka et avec lui la population locale. Le site est composé de plusieurs dagobas, d’une grande statue de Bouddha et d’un rocher point de vue qu’il n’a pas été aisé d’escalader.
La nature qui entoure le site est superbe. Tout est verdoyant, on voit les rizières au loin. Cela nous rappelle un peu l’Indonésie.
Le lendemain, on enfourche les vélos pour une grande journée de visite à la découverte de la cité royale d’Anuradhapura, la toute première capitale du pays. Les ruines, datant du IV ème siècle av JC, s’étendent sur près de 50 km². On débute la visite à 7h30 par les monuments près du lac. Tous sont gratuits excepté le Isurumuniya temple (200 rps) et le Bodhi tree (qui est en fait une bouture de l’arbre de Bodhgaya, on ne le visitera pas, trop de Bodhi tree tue le Bodhi tree…). Cette première partie est intéressante mais il y a vraiment beaucoup de ruines et de dagobas (monuments en dômes renfermant une relique de Bouddha), on finit par en zapper pour nous rendre dans la deuxième partie du site .
L’entrée n’est pas donnée (3500 rps soit 22 euros) mais c’est un site assez étendu, protégé par l’UNESCO alors on sort les billets… Et on ne le regrette pas ! On passe un super après midi à pédaler sous un beau soleil au milieu de la verdure et des ruines en s’arrêtant de temps en temps pour visiter des temples et autres statues de Bouddha… Nous sommes souvent seuls sur les chemins et cerise sur le gâteau : il n’y a pratiquement pas de montées (Anaïs n’aura même pas eu l’occasion de se plaindre) !
Le coucher de soleil au bord du lac est reposant. On nourrit quelques chiens errants au passage ; ils sont vraiment maigres et l’un d’eux a de tels yeux (en fait les mêmes que ceux du chat potté dans Shrek !) qu’on a craqué ! On rentrera de nuit à la lueur des lampes frontales, exténués mais super contents de cette belle expédition !
Polonnaruwa (il va falloir vous habituer aux noms chelou à rallonge…)
Comme Anaïs a dû, à regret, arrêter le rpm (vélo en salle) pendant cette année de tour du monde, on essaie de rattraper le séances perdues en enchaînant le lendemain avec un autre après midi vélo !
Le site de Polonnaruwa est une ancienne cité royale, plus récente et moins étendue qu’Anuradhapura. La balade est cette fois encore très agréable mais on accumule un peu de fatigue et la chaleur n’arrange pas les choses. On ne visitera donc que le musée et les sites importants, ce qui est déjà pas mal ! A noter que l’entrée est encore de 3500 rps, merci l’UNESCO…
Dambulla, ça monte !
Courte visite qu’on conseille aux fans de vieilles pierres et de Bouddha (et oui encore lui !). Comme nous sommes en transit, on laisse nos gros sacs à la consigne. La montée au site est assez rude et les singes-voyeurs-voleurs rôdent… La vue de là haut est comme d’habitude magnifique. Pour la petite histoire, 1 siècle avant JC, un roi, chassé par les tamouls trouva refuge dans une grotte et fut initié par un ermite à la mendicité. Quand il retrouva enfin son trône (et son compte en banque), il décida de faire bâtir de beaux temples à l’intérieur de ces grottes. Au fur et à mesure des siècles des fresques et des statues vinrent enrichir ce lieu sacré.
Sigiriya… ça monte encore !
Après avoir visité Dambulla le matin on prend un bus local pour nous rendre à Sigiriya. Encore une petite bourgade tranquille qu’on a adorée ! Pour ceux qui nous suivent sur Facebook, vous vous souvenez peut être d’une photo au bord d’une piscine… et bien c’était ici ! On a profité de la piscine d’un hôtel de luxe (400 rps l’entrée à l’hôtel Sigiriya) pour détendre nos muscles et se rafraîchir.
Les touristes ne viennent dans ce village que pour une chose, ceci :
Sigiriya signifie « le rocher du lion ». C’est en fait une forteresse bâtie sur un gros rocher par un roi avide de pouvoir qui tua son père et chassa son frère. Celui-ci reviendra ensuite pour se venger, laissant Sigiriya entre les mains de la nature.
Comme on est des backpackers avec un budget bien établi et que ce joli tas de pierres coûte encore dans les 3500 rps, on décide de faire une croix dessus (sortez les violons…). Mais la bonne nouvelle c’est qu’il y a un autre rocher à côté, le pic de Pidurangala, qui permet d’avoir la même vue pour 500 rps. On s’y rend à pied de bon matin (3,5 km ça met en jambes !) et on commence l’ascension vers 8h20. Après 40 minutes de grimpette, on arrive (en nage) au sommet et on découvre le panorama. C’est juste « waouh ! ». Une vue à 360 degrés sur la nature luxuriante. On aperçoit la jungle, des lacs, des rizières, des bouddhas géants. On entend seulement le bruissement du vent et les bruits de la nature, notamment les paons qui crient leurs fameux « léon ». On croise assez peu de touristes et ceux-ci ne restent pas très longtemps en haut, on est donc souvent seuls.
On aperçoit en face le fameux Rocher du lion (avec des gens riches dessus ^^) !
Après 1h d’émerveillement, on redescend tranquillement dans la vallée. On croisera sur le chemin un varan, grosse bêbête inoffensive mais bien vivace ! D’après la croyance populaire, si jamais un varan pénètre dans une maison, on doit appeler un moine pour qu’il vienne prier toute la nuit et chasser le « mauvais œil ».
Kandy Crush *
Kandy est une petite ville de 250 000 habitants, cernée par des collines verdoyantes et bordée d’un lac. Son nom sonne comme une douceur sucrée qu’on avait bien envie de goûter !
Le temple de la Dent est le centre névralgique de la ville, c’est même le monument bouddhiste le plus sacré du Sri Lanka. Comme son nom l’indique, il abriterait une dent de bouddha. Les croyants, habillés tout en blanc, viennent de tout le pays pour la vénérer. En 1998, en pleine guerre, le temple a été la cible d’un attentat à la bombe par un camion piégé, faisant 11 morts. Nous n’avons pas visité le temple à l’intérieur. Nous y étions un jour de pleine lune (notez l’oxymore) et la ferveur religieuse était à son paroxysme.
La petite ballade au bord du lac et sur les hauteurs et la ville est agréable. Le centre ville , bien que petit, est assez moderne. On est surpris d’y trouver un centre commercial, un pizza Hut et un KFC !
Et puis arrive la journée du 25 décembre. Passer Noël sous 30 degrés dans un pays qui ne célèbre que très peu le gros barbu, c’est assez particulier. On s’offre un bon repas en ville le 24 et nous passons la journée du 25 au Botanical Garden, un superbe endroit à quelques kilomètres de la ville (prendre un bus rouge à la Clock Tower). On y découvre plein d’espèces de plantes et d’arbres des pays tropicaux. Le lieu est habité par les singes et les chauves-souris qui volent en plein jour.
Le mauvais temps s’invite dans la région et Anaïs couve un virus, on reste donc une journée supplémentaire à se reposer. Voyager c’est quand même pas de tout repos ! A bientôt pour un tea time au cœur des montagnes 😉
* On se devait de faire un clin d’œil à ce jeu qui nous a aidés à rendre supportables les retards du RER A ^^
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