Nul besoin de traverser l’Amazonie pour découvrir l’univers de la jungle ! Un passage de frontière et un train plus tard nous voici en Thaïlande, à Pak Chong où débute notre petite expédition.
Pak Chong
Après avoir passé sans problème la frontière à Chong Mek, nous revoilà en Thaïlande (article sur notre passage dans le nord ici). Nous sommes contents de retrouver un pays où il est facile de voyager, des vacances dans les vacances en quelque sorte ! Pour nous rendre à Pak Chong, porte d’entrée pour le parc de Khao Yai, 2 solutions s’offrent à nous depuis Ubon Ratchathani, ville frontalière : le bus assez cher qui part dans 2h (nous sommes en début d’après midi) ou le train moins cher (358 baths a deux) qui lui part en fin d’après midi et arrive à minuit à Pak Chong. Une femme/homme (un lady boy en somme !) de la tourist information nous aide à organiser ce transfert. Nous décidons de prendre finalement le train avec un transfert à la gare (pour 10 baths !) en taxi collectif.
On attend sur le quai pendant près de 4h sous une chaleur étouffante. Le trajet sur des banquettes en dur avec pour seules sources de rafraîchissement les fenêtres ouvertes et quelques vieux ventilos, nous achève. On a chaud, on a jamais été aussi crados depuis l’Inde et on est fatigués. Heureusement les vendeurs ambulants du train sont là pour nous remonter le moral avec leurs bons petits plats ! On craignait un peu l’arrivée à minuit car nous n’avions rien réservé mais le chef de gare très sympa nous donne une carte de la ville et nous indique un hôtel encore ouvert au bout de la rue. On s’écroule dans le lit après une bonne douche et nous nous réveillons à 10h le lendemain, un record !
Arrivée au parc et installation
Le trajet pour nous rendre au parc, à une heure environ de Pak Chong, n’a pas été de tout repos. Nous refusons les prix exorbitants proposés par les taxis et nous nous débrouillons pour embarquer dans un taxi collectif qui nous déposera à l’entrée du parc.
Nous faisons ensuite du stop pour nous déplacer à l’intérieur du parc. Comme les thaïlandais ont pratiquement tous des pick-up ouverts à l’arrière, c’est plutôt simple (le dernier jour, nous n’avons même pas eu besoin de lever le pouce, une voiture s’est arrêtée d’elle-même !).
Bon par contre, on l’aura appris à nos dépends, il faut rester sur ses gardes à l’arrêt si on ne veut pas se faire braquer…
Nous terminons le chemin jusqu’au camping à pied (5 kms avec les sacs tout de même !). On aperçoit nos premiers oiseaux, biches, singes. Arrivés au camping, nous louons une tente et des matelas pour les 3 jours à venir auprès du ranger du camp. C’est là que la mauvaise nouvelle tombe : le seul restaurant du camping ferme à 16h… Il est 17h et on a vraiment très faim. Notre seule chance : tenter d’atteindre le deuxième camping du parc dont le resto ferme justement à 17h ! Nico enfourche un vélo et sprint comme un malade. Il revient 30 minutes plus tard avec du riz frit et des chips, nous voilà sauvés !
Nous montons la tente et ne tardons pas à nous coucher. La nuit sera difficile en raison de la dureté des matelas et de la chaleur.
Into the wild
Le parc national de Khao Yai est l’un des parcs naturels les plus grands et les plus anciens de Thaïlande. Ses paysages sont variés : plaines, clairières, forêts primaires, secondaires,…
Pour l’explorer nous faisons plusieurs randonnées. Pour la première, nous traversons une épaisse jungle pour rejoindre la Orchid Waterfall. Même si le chemin est balisé, on se sent comme des petits explorateurs. Nous tendons l’oreille à chaque bruit suspect, espérant apercevoir des grosses bêbêtes. Le panneau « beware crocodile » au bord de l’eau ajoute un peu de piment à la balade. La nature qui nous entoure, loin d’être hostile, nous apparaît comme apaisante, rassurante.
La cascade, immortalisée dans le film La Plage (quand Léo saute d’une grande cascade), est un peu décevante. On commence à avoir l’habitude : en Asie, en saison sèche, il ne faut pas s’attendre aux chutes du Niagara…
Nous comptions continuer la balade avec le trail 1 de 8 kms mais le ranger à l’entrée nous l’interdit formellement. Il est 14h mais apparemment c’est trop tard pour débuter cette promenade sans encourir de risques.
Autre petite balade bien sympa, celle qui commence juste derrière le visitor center. Ponctué de quelques panneaux explicatifs sur la flore, le chemin serpente dans la jungle.
Le dernier jour, nous décidons de faire le trail 5 en compagnie d’un ranger (obligatoire, 700 baths à deux). La rando est censée durer 3h. Comme nous sommes bien en forme en ce moment et que nous avons un bon rythme de marche, nous bouclons le tout en 1h30. Autant dire que pour le prix nous sommes un peu frustrés… Le chemin est sympa mais nous ne voyons que très peu d’animaux. Les gibbons que nous entendons chanter depuis la canopée se montrent timides.
Petites et grosses bêbêtes
Pendant nos randonnées nous avons eu l’occasion d’observer pas mal d’animaux et d’insectes.
La chance n’était pas avec nous puisque nous aurions pu apercevoir : des éléphants, des tigres, des ours noirs, des chiens sauvages, des gaurs (bovidés noirs ),…
La deuxième nuit, on s’est quand même fait quelques frayeurs. Vers 3h du mat, Anaïs est réveillée par des bruits de branches brisées en face de notre campement. Cela s’intensifie mais impossible de voir quoique ce soit avec la lampe. On est persuadé que c’est un éléphant. Difficile de se rendormir après ça… La tente 2 personnes versus un éléphant de 5 tonnes ça fait cogiter !
Le parc recense 300 espèces d’oiseaux, dont le mythique calao bicorne, menacé d’extinction. On le reconnaît tout de suite au casque placé sur son bec, sorte de corne qui lui sert de caisse de résonance. Le calao est très fidèle puisqu’il reste toute sa vie avec la même femelle ; il peut vivre 50 ans, ça en fait des disputes et des réconciliations !
Une belle rencontre
Notre retour sur Pak Chong se fait on ne peut plus facilement : une voiture nous prend en stop jusqu’au centre ville. Après 4 jours dans la nature, retour à la civilisation ! Le dernier soir, après avoir picoré plein de bonnes choses au marché de nuit, nous nous apprêtons à rentrer pour attendre en gare notre train de minuit, quand un thaïlandais commence à nous faire la causette. A partir de cet instant notre soirée va prendre une tournure très différente de ce que nous avions prévu…
Nous faisons connaissance : Walunchai est professeur de maths dans une école privée, il aime discuter avec les occidentaux pour améliorer son anglais. Au bout d’un quart d’heure de discussion, il nous propose de nous emmener sur son scooter pour visiter son école. Il est 21h. Quelque chose nous dit qu’on peut lui faire confiance. On suit donc notre intuition et nous voilà à rouler à 3 sur son scooter ! On visite l’école qu’il gère. C’est une petite structure flambant neuve, de quoi apprendre dans de très bonnes conditions (rappelons que c’est une école privée). Ça aurait pu s’arrêter là mais non ! Walunchai nous propose d’attendre notre train dans une salle de classe climatisée. Et comme si ça ne suffisait pas, nous pouvons prendre une douche dans la salle d’eau et nous connecter au wifi. Nous sommes abasourdis et même gênés par tant de générosité ! Pour finir, Walunchai s’éclipse pour aller au marché et nous ramène des chips à la banane, des popcorns et des jus de fruits. A 23h, il nous ramènera directement à la gare où nous le quitterons le cœur serré. Une rencontre brève mais dont on se souviendra longtemps…
Au final on aura bien apprécié cette parenthèse tropicale, loin du tourisme de masse. Si c’était à refaire, on louerait peut être un scooter pour se déplacer plus facilement notamment avec les gros sacs car cela reste une étape fatiguante (marche, chaleur, nuit en tente)…
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